Le groupe Normalisation de la Transition bibliographique a analysé le contenu de la nouvelle version de RDA, publiée en 2019, du point de vue de son contenu et du différentiel avec RDA-FR. Il en conclut que malgré les avancées significatives apportées à RDA par la référence au modèle IFLA LRM, RDA présente toujours des inconvénients importants pour les bibliothèques françaises. En outre, un profil d’application sera nécessaire pour les catalogueurs. La rédaction déjà bien engagée du code RDA-FR a donc lieu de se poursuivre.
Le groupe Normalisation de la Transition bibliographique a analysé le contenu de la nouvelle version de RDA, publiée en 2019, du point de vue de son contenu, du différentiel avec les éléments rédigés et publiés de RDA-FR et de la facilitation, ou non, du travail du catalogueur qu’elle peut apporter. La référence principale est le modèle conceptuel élaboré par l’Ifla, IFLA LRM (Library Reference Model), qui constitue le cadre international explicitant les impératifs du point de vue des utilisateurs auxquels doivent répondre les modalités de la structuration des données dans les catalogues.
La nouvelle version de RDA accentue les apports majeurs de ce code international de catalogage pour les communautés des bibliothèques et pour les utilisateurs. Le contenu du code s’inscrit dans le cadre du catalogage par entités et relations, ce qui est conforme aux nécessités du Web de données et à l’évolution de l’écosystème international des données, y compris au-delà du monde des bibliothèques. La nouvelle version de RDA est plus conceptuelle que la précédente et accorde des libertés importantes aux profils d’application nationaux ou transnationaux, notamment pour la construction des points d’accès et pour les modalités d’enregistrement des données (données non structurées ou données structurées ou identifiants). RDA s’inscrit donc dans l’évolution majeure de l’idée d’interopérabilité dans sa dimension internationale, qui ne repose plus sur des normes communes dictant les descriptions, mais sur l’explicitation de ce qu’on décrit et sur des identifiants internationaux. Un profil d’application est donc, dans tous les cas, nécessaire pour les catalogueurs.
RDA conserve cependant, à ce stade, des inconvénients importants concernant le contour des entités et des relations associées. Il reste marqué par l’héritage des anciennes normes anglo-américaines qui véhiculent une interprétation différente de la notion d’oeuvre et du rôle des participants (exemple : relations entre un film, le réalisateur et les autres collaborateurs). De plus, l’interprétation que fait RDA du modèle IFLA LRM ne permet pas toujours de tirer parti des potentialités d’économies de travail portées par ce dernier (exemple : multiplication des oeuvres et affaiblissement de l’expression). C’est notamment le cas pour les œuvres agrégatives. Enfin, RDA n’est pas toujours compatible avec les identifiants internationaux (exemple : avec l’ISNI, dont l’utilisation se répand dans l’industrie culturelle), ce qui, dans ce cas, rend difficile son interopérabilité avec d’autres acteurs des données.
Le groupe Normalisation note également que des entités du modèle IFLA LRM restent à l’état d’ébauche. Les lieux, par exemple, ne sont pas encore élaborés, alors que les besoins des utilisateurs sur cette entité sont criants. De ce point de vue, RDA-FR est en avance sur RDA.
Enfin, il faut relever que le travail normatif mené dans le cadre du programme national de la Transition bibliographique et les propositions d’évolution qui ont été portées auprès des instances internationales de RDA peuvent porter leurs fruits. Des évolutions intéressantes sont perceptibles entre l’ancienne et la nouvelle version de RDA, sur les périodiques par exemple.
À consulter : Rapport d’évaluation de RDA révisé (2019) par le groupe Normalisation de la Transition bibliographique, présenté au Comité stratégique bibliographique du 3 juin 2021.
[datdermaj]